Koid 9 (Magazine français) (http://koid9.fanzine.free.fr/)

ProgRésiste encore et toujours à l'envahisseur

par Benoît Herr

"De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves" affirmait Jules César dans "La Guerre des Gaules". Même s'il ne disait cela que pour se glorifier plus encore d'avoir également vaincu ce peuple de braves parmi les braves, il faut bien reconnaître que les "petits" belges ont aujourd'hui au moins le courage de résister à la désertification des salles de concerts, ce qui est de moins en moins le cas dans l'hexagone. C'est ainsi que, bravant tous les dangers et après une expérience particulièrement malheureuse pour leur 10ème anniversaire (pourtant l'entrée était gratuite !) nos amis et confrères belges ProgRésistiens se sont lancés dans une nouvelle Convention, les 24 et 25 septembre dernier.

Allez, cherchons des explications : ils bénéficient avec le Spirit of 66 à Verviers d'une super salle, pas chère, avec une bonne sono, adaptée en termes de capacité aux manifestations qu'ils organisent et un Francis Géron aux manettes... Ils ont un petit pays dans lequel les autoroutes sont éclairées tout du long et elles sont gratuites. Il est donc facile d'y circuler... on pourrait s'inventer comme ça des excuses à l'infini, car enfin, vous y avez déjà été, vous, à Verviers ? Non ? Mais quel trou ! Loin de tout. Et moche, en plus (à part quelques rares endroits sympa) alors qu'à seulement vingt bornes de là on trouve Spa, superbe ville d'eau, et le célèbre circuit de Spa Francorchamps. Ajoutons que la campagne de cette région de la Belgique appelée les Hautes Fagnes est magnifique. Mais à Verviers au contraire, on trouve un seul hôtel à peine, même pas en centre ville et dans lequel ils sont à peu près aussi avenants que la mère Géron à l'entrée du Spirit lorsqu'elle vous toise d'un oeil torve, donnant l'impression qu'elle se demande si vous êtes vraiment digne de pénétrer dans SON établissement ou si elle va vous faire virer manu militari par le cerbère de service. C'est à croire que même les représentants de commerce évitent de séjourner dans ce bled tellement il est dépressogène. D'ailleurs quand on s'y promène on se demande bien de quoi peuvent vivre les autochtones.

Non, le Spirit c'est bien joli, mais ce n'est pas Bruxelles ni même Namur ou Liège : juste un bled paumé au milieu des Ardennes belges, aux confins de l'Allemagne. Il faut quand même vouloir y aller, même quand on habite en Belgique. C'est d'ailleurs pour permettre aux gens (et pas uniquement aux quelques rares français présents) de rentrer tranquillement chez eux sans trop de perturbations que cette année la fin des concerts était programmée pour 22h30 le dimanche. Et l'horaire aura été tenu jusqu'au bout. Chapeau les belges ! Ce n'est pas en France que ça arriverait. Chez nous, sur les tickets de spectacle on indique généralement une heure, en entretenant soigneusement l'ambiguïté : est-ce l'heure de début ou l'heure d'ouverture des portes ? Va savoir... Les anglais disent de nous que nous sommes les plus grands voleurs de temps au monde : même en prenant rendez-vous chez un médecin ou un dentiste par exemple, il est bien rare de ne pas avoir à attendre au moins une demi-heure. Mais avez-vous déjà réalisé que dans une salle de spectacles où se trouvent mille personnes (a priori ce n'est donc pas un concert de prog...) si le concert prend une demi-heure de retard ce sont 1000 fois une demi-heure, soit 500 heures perdues pour les individus présents. 500 heures... le temps de passer un diplôme de délégué pharmaceutique ou d'économie/gestion... 500 heures, soit à peu près 21 jours, c'est-à-dire 3 semaines. En gros le temps que vous passez en vacances chaque été. Quelle profond manque de respect de la part des organisateurs de concerts en France que de systématiquement commencer une demi-heure en retard, non ? Vous ne trouvez pas ? A la convention ProgRésiste rien de tout cela, l'heure c'est l'heure.

Alors quoi ? Même s'il est vrai que le Spirit of 66 est en passe de devenir le nouveau Marquee, c'est-à-dire un passage obligé pour tous les artistes, cela n'explique pas tout. Qu'est-ce qui fait que leur Convention a lieu contre vents et marrées alors qu'en France en dehors de Gérard Drouot, qui arrive péniblement à réunir quelques centaines de privilégiés (vu le prix des places, je crois que le qualificatif de privilégié n'est pas usurpé) au Casino de Paris pour écouter Jon Anderson on ne trouve que quelques rares initiatives ici ou là. S'il faut saluer haut et fort ces initiatives, force est tout de même de constater qu'elles ne sont pas toujours couronnées de succès, loin s'en faut. Et bien en Belgique non plus : ils sont logés à la même enseigne. Mais ils ont la foi. Mes amis Piero Romainville, Gilles "Dr Prog" Arend, Alain Quaniers, Fred Delmotte, Denis Petit, Jean-Marc Roussel et tous les autres que j'oublie (qu'ils veuillent bien m'excuser), ils y croient. Et comme ils y croient ils ont envie de le faire, se donnent les moyens d'y arriver et s'organisent pour que ça marche ! Je crois que le secret est tout simplement là. Pendant ce temps, en France, on se dit "marchera pas", "viendront pas", "y'aura des grèves", "trop cher", pas assez connus" etc. et on entre la fleur au fusil dans la spirale de l'échec.

L'affiche

Samedi 24 septembre 2005

15h00 Madelgaire (Belgique) 60 min 17h00 Ex-Vagus (France) 60 min 19h00 Quidam (Pologne) 90 min 21h30 Focus (Pays-Bas) 90 min

Dimanche 25 septembre 2005

15h00 Knight Area (Pays-Bas) 90 min 17h30 La Maschera di Cera (Italie) 90 min 20h00 Riverside (Pologne) 90 min

Sur le fond

Ben oui, au fait, y'avait quoi à cette convention ProgRésiste à laquelle vous n'avez pas assisté ? Ne vous cachez pas derrière votre Koid9 tout neuf, je sais bien que vous n'y étiez pas, puisque j'y étais, avec Madame : en dehors de Luc "c'est génial", de l'incontournable George (sans "s" puisque c'est d'origine espagnole) de Shop 33 (ou faut-il dire Shop 24 maintenant qu'il est installé en Dordogne ?) et de sa médecin de nana, flanqués de leur fidèle ami Thierry, venus vendre des CD, il n'y avait aucun français lecteur de Koid9. Il y avait en revanche encore deux cheminots venus du côté de Laroche-Migennes (jolie gare de triage) qui ne connaissaient pas Koid9 (on se demande bien comment c'est possible. A Laroche-Migennes. Incroyable !) mais j'espère bien les avoir convertis.. salut à vous si vous me lisez. Et si vous ne me lisez pas c'est que vous ne vous êtes pas abonnés. Dans ces conditions, que le Tout Puissant vous maudisse et vous fasse croupir en enfer jusqu'à la 17ème génération. Il y avait aussi un metzin l'ai hagard et affublé d'un splendide T-shirt Magma. C'était facile de l'aborder... au moins j'avais un sujet de conversation tout trouvé !

Ce sont les belges de Madelgaire qui ont ouvert les hostilités, à 15 heure précises le samedi. Venus de Soignies dans le Hainaut, ce groupe sert un néo-progressif chanté en français assez original, servi par l'adjonction d'un violon et par un bassiste jouant assis (pourquoi pas ?) . Au delà de ses mélodies sympathiques et accrocheuses et de son symphonisme, leur musique est suffisamment originale pour être plaisante. Une bonne surprise. Ca commence bien, attendons la suite.

La suite, c'était nos compatriotes d'Ex-Vagus. Ah, oui, il y avait eux aussi, pour représenter l'hexagone. Et ils en ont fait du chemin, depuis Grenoble "la lointaine". Il faut dire qu'ils étaient aussi motivés que ravis de venir. "Tu te rends compte, on va fouler les planches du mythique Spirit" m'a expliqué Dominique Barboyon, le claviériste. "Quand on joue dans une salle aussi réputée que celle-là il faut non seulement assurer comme d'habitude mais on n'a droit à aucune erreur, on n'a pas le droit de décevoir car il faut faire honneur à tous les artistes qui y ont défilé de par le passé." Je te rassure, Dominique (dont je sais qu'il me lit...) tu as été à la hauteur de cette salle mythique, de cette excellente convention et de vos illustres inspirateurs angéliques. De mon côté, pour des tas de raisons dont notamment justement sa proximité de Ange, j'avoue que j'étais curieux de voir ce groupe en Live. Et bien Ex-Vagus sur scène, c'est encore plus angélique que Ex-Vagus sur disque. J'avoue que j'ai eu un peu de mal avec la voix du chanteur, Eric Vedovati, mais c'est purement personnel : c'est son timbre qui me pose problème. Et puis je trouve qu'il la force un peu trop. Pour le reste, la prestation d'Ex-Vagus a été originale et superbe, y compris les animations scéniques du même Eric Vedovati, avec son épée de bois et sa passoire en plastique sur la tête, qui faisaient un peu penser au groupe Galahad, qui était passé sur la même scène deux ans auparavant. Sa musique est également très mélodique et lyrique tout en restant puissante. A l'instar de Ange, elle raconte souvent des histoires. Raffraichissant et sympathique. Le public belge a aimé.

Le "nouveau" Quidam qui a enchaîné derrière m'intriguait au moins autant qu'Ex-Vagus, surtout après avoir écouté leur nouveau disque, "SuREvival". Et bien je n'ai pas été déçu, bien au contraire. Et le public non plus. Sans Emila Derkowska, le groupe s'est en même temps débarrassé des aspects mièvres limite gnan-gnan du Quidam du début, qui faisaient dire à certains qu'il s'agissait de pop un peu gentillette (pour info, Emila chante aujourd'hui dans un choeur d'église à Varsovie, vit avec le Maître de Choeurs et attend un enfant de lui... pour le prix du Koid9 voilà que vous avez aussi Gala! Quelle chance ils ont, nos lecteurs... Au fait : nous ne manquerons pas de vous informer de la bonne fin de la gestation et du sexe de l'heureux héritier dès que nous serons au courant...). Le nouveau chanteur, Bartek Kossowicz, est tout simplement aussi excellent qu'il est jeune. La section rythmique (Mariusz Ziókowski à la basse et Maciek Wróblewski à la batterie) est elle aussi toute nouvelle. De l'ancien Quidam il ne reste en fait plus que Zbyszek Florek aux claviers, Maciek Meller aux guitares et Jacek Zasada aux flûtes. Ce sont Zbyszek Florek et Maciek Meller qui mènent la barque. Florek est aussi discret qu'il est bon claviériste, mais le gaillard sait ce qu'il veut : un progressif beaucoup plus rock et plus incisif qu'auparavant. S'ils ont joué surtout leur dernier album, ils étaient bien moralement obligés de reprendre quelques vieux titres, comme "sanktuarium", sur lesquels Bartek Kossowicz s'est révélé également excellent. Bien sûr, le registre est différent de celui d'Emila, mais globalement le public ne perd pas au change (l'esthétique visuelle mise à part bien sûr, surtout quand on est un mec...). Quant à l'incontournable cover, traditionnel dans un set de Quidam, ce fut "no quarter", de Led Zeppelin. Superbe set. Le public est en transe.

 Seule une légende du rock pouvait succéder à une telle prestation sans risquer de se faire voler la vedette. Ce furent les bataves de Focus (est-il encore besoin de les présenter ?), menés de mains de maître par un Thijs Van Leer toujours aussi obèse, toujours affublé de ses bretelles et de ses chaussures rouges... une légende... puisqu'on vous le dit. En terre francophone, Thijs a redoublé d'efforts pour s'exprimer dans la langue de Descartes, cherchant ses mots lorsqu'il a par exemple expliqué l'origine du morceau "la cathédrale de Strasbourg". Amusa nt... Mais lorsqu'il s'agit de jouer de la flûte traversière de la main gauche tout en jouant de son inséparable orgue Hammond de la main droite, Thijs est loin d'être manchot. Car Thijs n'est pas venu tout seul de sa Batavie natale : il a apporté son Hammond, son Leslie et ses musiciens, dont l'excellentissime Jan Dumée à la guitare. On a l'impression que le groupe est encore meilleur que lors de son passage au festival Crescendo en 2003. Pour présenter le groupe, Alain Quaniers a évoqué l'un de ses amis qui considérait Focus comme "meilleur que Pink Floyd"... Difficile pour ne pas dire impossible de détrôner le grand Floyd dans mon coeur et sur l'échelle de mes préférences personnelles, que la bande à Waters domine de la tête et des épaules, mais je rejoins Piero lorsqu'il affirme qu'il FAUT absolument avoir vu Focus sur scène.

Allez, un suppo et au lit...

Dimanche

Encore des bataves pour démarrer cette seconde journée. Mais là ce fut avec le néo batave pur jus distillé par Knight Area, dont le bassiste et l'un des deux guitaristes sont des ex-Cliffhanger. Eh oui, chez Knight Area il y a deux guitaristes et deux claviéristes. Faut que ça dépote! J'avoue que, pour n'avoir pas beaucoup apprécié sa prestation lors du festival de Sarlat, je n'attendais pas grand chose de l'apparition scénique de cette formation. Knight Area propose un néo-prog symphonique typiquement hollandais, dans la plus pure lignée de ce que nous servent les dizaines de groupes issus de cet autre pays du fromage. Assez proche de celui de Cliffhanger, finalement, il a la faculté de moins me séduire. Serais-je blasé ? Mais enfin, loin d'être désagréable, je me suis même surpris à trouver ce set plaisant, par moments. Ils ont cependant joué longtemps, trop longtemps à mon goût... un signe qui ne trompe pas : il marque le manque d'originalité de cette musique.

J'attendais en revanche beaucoup plus de La Maschera di Cera, l'un des nombreux projets de Fabio Zuffanti, dont la musique est à rapprocher du rock progressif à l'italienne le plus classique. Particularité de cette formation : l'absence de guitare. J'avoue que ça manque, par moments, mais ce n'est pas trop flagrant. Et comme pour corser un peu l'exercice, Agostino Macor, leur claviériste, se mariait le weekend en question. Difficile dans ces conditions de lui demander d'abandonner sa dulcinée, de quitter la botte transalpine pour les Ardennes belges. Au contraire des français de Drama au festival Crescendo en août, La Maschera di Cera n'est pas venue avec une bande enregistrée, ce qui a pour effet de figer le set dans un moule, mais s'est trouvé un claviériste de remplacement en la personne d'Alessandro Corvaglia, le chanteur. La formation se réduisait donc à quatre musiciens, avec Marco Cavani derrière les fûts, Andrea Monetti aux flûtes et bien sûr Fabio Zuffanti à la basse. Et il faut bien dire qu'il s'en est très bien sorti, ce grand échalas d'Alessandro Corvaglia, avec ses claviers. Même s'il n'a peut être pas fait passer autant d'émotion qu'aurait pu le faire Agostino Macor, c'était toujours largement mieux que de s'enfermer dans l'utilisation d'une bande. Le public est sous le charme, le public adore, le public en redemande. Là encore, le groupe qui suivra devra assurer !

Et c'est aux jeunes polonais de Riverside que revient cette lourde tâche. Le chanteur du groupe portait à Verviers le même T-shirt Dead Can Dance qu'à Sarlat... étonnant, d'afficher à ce point son amour pour une formation musicale autant aux antipodes de ce que fait la sienne... lorsque je le lui ai fait remarquer, il m'a expliqué que c'était la deuxième fois seulement qu'il mettait ce T-shirt, mais qu'à chaque fois j'étais présent... c'est sans doute pour ça que je me demande s'il en possède vraiment d'autres ou s'il n'en a qu'un, comme au bon vieux temps de la chape de plomb stalinienne. En tout cas, le batteur du groupe n'a pas ce problème : il monte sur scène avec seulement un short, mais tout le monde pense qu'il est habillé ras-du-cou tellement il est couvert de tatouages. Démarrage en trombe. Metal. Et fort. Très fort. Limite trop fort. Mais au bout de quelques morceaux on revient à des choses plus calmes, tirées plus du premier disque que du second. Même cette version de "radioactive toy" de Porcupine Tree, qu'ils avaient pourtant déjà jouée à Sarlat, me paraît rapide, trop rapide dans ce cas particulier. Mais dans l'ensemble la prestation est excellente, le groupe se donnant vraiment sur scène. Même si la rupture avec le prog italien romantique du set précédent est un peu dure à digérer au début, Riverside a assuré à mort, ce soir là. Gageons que nous les reverrons très bientôt, surtout après la sortie de leur second album (chez InsideOut. Excusez du peu...).

Et nous voilà arrivés au terme de ce weekend conventionnellement musical et là il m'arrive une chose inédite en ce qui me concerne. Alors qu'en général dans un festival il y a au moins une prestation que je n'apprécie pas, mais quand je dis "pas" c'est "pas du tout", là j'ai TOUT aimé. A des degrés divers, certes, avec plus ou moins d'affinité pour telle ou telle formation, telle ou telle musique, mais aucun des groupes ayant joué ce weekend ne m'a fait sortir en courant pour courir la Gueuze (Lambic) au bistrot le plus proche. Elle n'est pas belle, la vie ? Bon, c'est pas tout ça, mais faut encore se rapatrier sur Paname... Verviers c'est bien joli, mais c'est la grande, grande, GRANDE banlieue tout de même. Enfin, pourvu que les braves belges (braves au sens "Jules César" du terme) nous concoctent la même chose l'an prochain... en mieux encore si c'est possible.

 

IO Pages (magazine néerlandais)

Dit weekend werd de Spirit in het Waalse Verviers voor de vijfde keer ingenomen door de mensen van het kwartaalblad Progrésiste. In samenwerking met big boss Francis Geron hadden ze gespreid over twee dagen zeven

bands uitgenodigd die een mooie staalkaart afleverden van wat er zich vandaag de dag op de progmarkt aandient. Vreemd genoeg zag ik ook dit jaar weer een quasi totaal ander publiek op zondag dan op zaterdag.

Het leuke aan de conventie is dat alles stipt op tijd begint en dat elke artiest zich perfect aan de toegemeten tijd houdt.

Het Belgische Madelgaire mocht op zaterdag het spits afbijten. De muziek heeft enorm aan maturiteit gewonnen sinds de demo van een jaar of twee terug. Hun folky, af en toe Middeleeuwse, muziek steekt goed in elkaar, terwijl de viool een aangename aanwinst is.

Het Franse Ex-Vagus staat heel sterk wanneer het om het theatrale aspect gaat. Hun zanger beschikt over een stem als een klok, die je perfect in een opera kunt situeren. Bovendien beschikt hij over een enorm charisma en weet hij als geen ander een typetje neer te zetten.

Lang geleden dat we het Poolse Quidam hadden gezien, maar dankzij het aantrekken van een nieuwe zanger, nieuwe drummer en dito bassist, is tevens de stijl van Quidam iets gewijzigd ten opzichte van de vroegere knipoog

naar Camel. Zanger Bartek zingt met emotie, de sound van de groep is harder dan voordien, waardoor de mix van loodzware bas en atmosferische toetsen de groep richting Liquid Scarlet, Paatos, Blackfield doet zweven. De dwarsfluit klinkt nog steeds even hemels, terwijl er slide-gitaar uit de beste Porcupine Tree discografie wordt bij gehaald. Ook met mannelijke vocals klinkt Sanktuarium uit het Quidam debuut nog steeds fantastisch. Terwijl het timbre van Bartek vaak aansluit bij dat van Gary Chandler waagt de groep zich aan de Zeppelin cover No Quarter. Voor hun meer dan verdiende toegift kiezen de Polen voor een heavy progressieve versie van het gekende Hush waarin ze ook wat eigen werk vermengen.

Als afsluiter op zaterdag en als kers op de taart maakt Focus haar opwachting. Drummer Pierre van der Linden levert een schitterende bijdrage op een drumkit die niet eens de zijne was. Gitarist Jan Dumee pakt alles veel vlotter en geroutineerder aan, terwijl Bobby Jacobs funky en jazzy ‘van leer’ trekt! De aanwezigen krijgen zelfs een heuse wereldprimeur opgediend als het nummer ‘A ja joepie joepie yé’ door de speakers klonk, boordevol gekke vocale uithalen en tegen fusion aanleunende capriolen. House Of The King, Sylvia, Hocus Pocus, Eruption (aangekondigd als ‘a collage of styles’), La Cathedrale De Strasbourg, ze blijven allemaal overeind staan.

Na een nachtje lekker pitten in La Poutre Rouge is het opnieuw klokslag 15 uur wanneer Knight Area het podium betreedt. Met nog de hete adem van NEARfest in de nek is het podium eerder krap voor dit zevental dat zich bijzonder knap manifesteert. Meteen noteren we een sterke podiumvastheid en uitstraling naast de perfecte balans  tussen neo-prog en symfonische zijsprongen. Vooral qua toetsen worden sterke referenties richting Genesis genoteerd. Ruim een kwartier voor tijd houdt Knight Area het middels het bisnummmer Mortal Brow voor bekeken.

Het Italiaanse La Maschera Di Cera klimt voor de gelegenheid als kwartet op het podium inplaats van een vijftal. Omdat de toetsenist van dienst op huwelijksreis was, heeft zanger Alessandro Corvaglia zich naast de zang ook de toetsen toegemeten. Het concert wordt opgedragen aan John Bonham, vandaag precies 25 jaar geleden overleden. Vooral de basgitaar van Fabio Zuffanti ronkt moordend, terwijl het theatrale van de Italiaanse dramatiek ruim uitgesmeerd is.

De vijfde conventie besluit met een heus orgelpunt wanneer het Poolse Riverside het beste van zichzelf komt geven. Zanger Mariusz Duda is als een kruising tussen Steve Wilson en Daniël Gildenlöw, toevallig de twee boegbeelden van groepen die qua sfeer sterk in de muziek van Riverside te vinden zijn. Niet alleen krijgen we enkele nieuwe nummers te horen, maar ook PT’s Radioactive Toy moet eraan geloven. Samen met het obligate dankwoord van

Francis Geron en het daaropvolgende nummer van Pierre Rapsat mag deze Progrésiste als allerbeste de geschiedenis in gaan. Volgend jaar verschijnt er opnieuw een DVD van de conventie, waarop elke groep met één nummer vertegenwoordigd zal zijn. Ondertussen wordt het pakket met DVD’s uit 2003 én 2004 voor de luttele som van tien euro verkocht (is de prijs zonder hoesje en zonder doosje, excl. verzendkosten).

Progrésiste Convention:  c’est la fête !

John ‘Bo Bo’ Bollenberg